2024 – Interview du Président Christian Cochard

INTERVIEW DE CHRISTIAN COCHARD

                           Président du VOA

                                                         Le 10/12/2023

  1. Introduction :
    • Comment avez-vous commencé votre parcours dans le monde du sport, et qu'est-ce qui vous a motivé à rejoindre le club de course ?
      • « J’avais toujours fait un peu de sport. Quand je me suis installé en région parisienne à Longpont sur Orge, je bossais dans la maison, je menais mon activité professionnelle et m’occupais de mes enfants. Mon fils Franck a eu pour institutrice, une coureuse remarquable, championne maintes fois de courses en Essonne. Elle a proposé à mon fils de rejoindre la section enfants de course de l’ancêtre du VOA qui existait alors sous l’égide de la Municipalité et dont elle s’occupait avec une centaine d’enfants inscrits. Ils faisaient beaucoup de cross à l’époque. Et puis j’accompagnais mon fils sur les compétitions avec ma fille, à qui il a été proposé également de rejoindre cette section course. J’avais 39 ans quand je me suis dit Et pourquoi pas moi ? J’ai rejoint le Club en 1989.
      • Cela s’est fait tout doucement. Dans la section adulte, un jour, il y avait un absent pour un 100 km en relai à Verrière et on m’a proposé de prendre le dossard. Je me disais que je n’y arriverai pas, je n’étais pas préparé pour prendre cette partie de la course (15km) … Les gars m’ont dit : tu as des baskets, tu sais courir, tu peux venir ! Si tu ne viens pas, l’équipe n’est pas complète et ne pourra participer. J’y suis allé ! J’ai souffert ! J’ai tenu !
      • Rebelotte, pour le marathon du Médoc, on me propose de prendre la place de quelqu’un qui ne pouvait y aller. Même questionnement … je ne pourrai pas, je ne connais pas, je ne suis pas entraîné … puis flûte ! YES, I can do it ! je l’ai fait en 5H38. Pas terrible mais je l’ai fini même si j’ai trouvé cela dur et j’étais tellement heureux à l’issue de la course … et oui, il y a les « après » ! La solidarité, la joie et le partage des expériences autour d’un bon repas et de franches rigolades.
      • Ensuite j’ai couru régulièrement et suivi les entraînements de plus en plus sérieux proposés par le Club.
    • Quand avez-vous rejoint le Club ? 1989
    • Pouvez-vous parler de l’histoire du Club ? Cf. doc séparé
  1. Parcours en tant que coureur :
    • Pouvez-vous partager quelques moments mémorables de vos années en tant que coureur au sein du Club ?
      • « Il y a beaucoup de moments mémorables en tant que coureur ! sur des centaines de courses … sans compter les heures d’entraînement … En fait on se souvient surtout des plus gros trucs ! Grosses courses où on en a bavé, où il a fallu s’accrocher, de certaines sorties vélo dures aussi ou de moments très festifs… Des Run & Bike, les semaines ski avec le Club, etc. »
    • Quels défis avez-vous relevés en tant que coureur et comment ces expériences ont-elles contribué à votre croissance personnelle ?
      • « Chaque jour était un défi ! Mais certaines épreuves m’ont plus particulièrement marqué … On a fait le raid de la Réunion, le Tour de l’Oisans dans les Alpes…les 91 kms de Mondeville dans l’Essonne, le Tour de Corse… Cela reste fort dans la mémoire ! des courses d’orientation de nuit avec Thérèse et Petit Claude, le Raid 28 de Chartres à Paris… et les marathons (j’en ai fait entre 20 et 25), des courses en France, à l’étranger (Allemagne, Ecosse, Portugal…). On voyageait avec le Club, on était entre 10 et 20 participants à chaque fois, on a couru, parfois c’était très dur, on en a bavé mais on s’est beaucoup amusés aussi. Après les épreuves, on s’amusait !
      • A l’arrivée de mon 1er marathon, j’étais très ému ! Emu d’y être arrivé, de l’avoir fait, de l’avoir fini ! Il y a des émotions fortes en sport et la gestion de l’effort est différente entre les types de courses, entre un 10 kms et un trail de 80 kms…

Le sport, en compétition, c’est de l’engagement fort, c’est s’obliger à souffrir (un peu !) ? à subir les difficultés sans jamais se laisser abattre mais toujours les surmonter. Une vraie école pour la vraie vie ! »

      • »
  1. Transition vers la marche nordique :
    • Qu'est-ce qui a motivé votre transition de coureur à marcheur nordique ? Quelles différences avez-vous remarquées dans ces deux disciplines ?
      • « Dans les trails on utilisait déjà des bâtons, en montagne en particulier, et j’y ai trouvé du confort, une aide, je me sentais plus stable … Basculer vers la marche nordique a été assez naturel. Certains coureurs recherchaient une activité de reconversion sportive suite à des blessures ou avec l’âge … La section Marche Nordique a été créée en 2015/2016 et a connu un engouement croissant au sein du Club, dépassant aujourd’hui par le nombre de ses adhérents celui des coureurs du VOA.
      • Ce que je perçois comme différence entre les 2 disciplines serait l’intensité mais c’est toujours du sport et j’ai plus de courbatures après une bonne séance de marche qu’en course ! Par ailleurs cela me semble moins naturel comme effort que la course… Une impression peut-être ?
      • Par contre, on ressent un réel plaisir après une bonne épreuve de marche chronométrée ou un entrainement intense où on a marché sur un bon rythme… et je ne considère pas la marche comme un sport mineur ! »
    • Comment la marche nordique a-t-elle enrichi votre expérience sportive par rapport à la course à pied ?
      • Cela permet de continuer à faire du sport en limitant les bobos que provoquent la course et puis en marche nordique, on rencontre d’autres populations, d’autres profils de sportifs, c’est différent, c’est enrichissant cette pluralité, et dans le groupe de marche, il y a une ambiance sympa et très fun ! »
    • Quel âge avez-vous si ce n’est pas indiscret ? 71 ans
  1. Évolution au sein du club :
    • Pouvez-vous nous parler de votre implication croissante au sein du club et de votre décision de devenir président ?
      • « Je suis entré au Club en 1989 comme adhérent, j’en suis devenu secrétaire général en 1995 jusque dans les années 2000, où j’ai été élu Vice-Président. Quand l’ancien Président a quitté sa fonction, j’ai repris les rênes, ce qui ne m’a pas posé beaucoup de problèmes car je faisais déjà pas mal de choses pour le Club depuis plusieurs années, la transition s’est donc faite assez naturellement… Ma décision a été motivée par le fait que les candidats au poste ne se bousculent pas et que je ne voulais pas laisser tomber un Club aussi sympa et ses nombreux adhérents qui, pour la plupart, étaient devenus des amis. »
    • C’était quand ?
      • « Je suis devenu Président du Club en 2013. »
    • Quels sont les principaux changements que vous avez observés dans le club depuis que vous en avez pris la présidence ?
      • « Le Club a longtemps fonctionné de manière empirique avant de se structurer petit à petit, avec des entraînements fixes et réguliers tout au long de l’année, des règles… Auparavant, les athlètes se débrouillaient un peu tout seuls. »
    • Quelles ont été vos principales contributions ?
      • « Quand a été créée la section Trail, j’ai tout pris en charge pour ce groupe (déplacements, hébergements, locations de voitures… notamment pour le voyage à la Réunion) de manière à ne laisser aux adhérents que le seul souci de se préparer physiquement aux courses. Cette façon de procéder s’est ensuite imposée à l’ensemble du Club et je crois que c’est là une spécificité du VOA.
      • Par ailleurs, de plus en plus d’adhérents se sont investis bénévolement. On était 3 ou 4 au début, aujourd’hui on est une vingtaine ! J’ai travaillé pour la mise en place ce mode de fonctionnement écrites (Charte, principes de fonctionnement) pour que tous partagent les mêmes objectifs et règles au sein du Club. »
    • Quelle a été votre motivation pour soutenir la dynamique du Club et l’adapter aux évolutions internet ou aux attentes des adhérents ?
      • « Je pense être assez têtu et obstiné, et si je m’engage, je vais, je fais. Et j’en retire énormément de plaisir ! Du plaisir à partager l’aventure de ce Club, du plaisir après une épreuve collective, après un pot… Du plaisir à organiser un truc même si, au début je me dis Bon faut faire ci, çà, c’est du boulot, il faut penser à plein de trucs et rassembler tous les morceaux pour être au rdv… Mais après, le plaisir de la rencontre est si grand, on rencontre des gens tellement différents dans un Club comme le nôtre… çà motive ! »
  1. Défis en tant que président :
    • Quels défis avez-vous rencontrés en tant que président du Club et comment les avez-vous surmontés ?
      • « Les problèmes de personnes sont les plus difficiles à régler. S’inscrire dans un Club suppose de renoncer un peu à sa liberté de faire ce que l’on veut et demande de se comporter toujours dans l’intérêt de l’association et de ses adhérents : il faut un esprit « associatif ». Certains n’ont pas cet esprit et se comportent en toute situation dans leur seul propre intérêt sans considérer l’intérêt de tous. Si de plus ces personnes sont hermétiques à toute discussion (et c’est souvent le cas !), la situation devient assez rapidement difficile à gérer. Cela a été dur parfois et la cohabitation avec certains n’a pas toujours été des plus faciles mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. »
    • Comment conciliez-vous les responsabilités de président avec votre passion continue pour la course/vélo/marche nordique ?

« Je suis à la retraite maintenant, donc c’est plus facile. C’est du boulot c’est vrai ! mais on est boosté par l’esprit de groupe, le sens que le collectif donne à nos actions. La dynamique de groupe, quand tu viens dans le groupe, tu suis, tu penses plus. Souvent, je suis amené à privilégier une réunion, un travail par rapport à mon entraînement personnel, mais c’est là la contrainte du métier de dirigeant et je l’accepte. Et j’espère que d’autres accepteront aussi cette contrainte, pour que notre association ait un bel avenir. »

    • Avez-vous été un Président heureux et l’êtes-vous encore ?
      • « J’ai parfois été blessé, il y a eu des moments chiants mais j’y ai pris beaucoup de plaisir, je me suis aussi amusé. Sur ce plan, le bilan est tout de même globalement très positif. »
  1. Moment le plus gratifiant :
    • Quel moment ou quel accomplissement en tant que président vous a apporté le plus de satisfaction jusqu'à présent ?
      • « La vitalité du Club. L’équité dans le fonctionnement, voir arriver de nouveaux adhérents année après année… La convivialité. Concilier les objectifs de groupes et éviter que cela ne nuise à l’objectif commun, préserver la cohésion du Club au-delà des besoins différents »
    • Comment voyez-vous l'évolution future du club ?
      • « Il faut que çà continue de se développer ! La marche nordique a une marge de progrès, la course aussi, sur route notamment. Pour que l’avenir soit assuré, il faudra cependant que certains acceptent de se dévouer pour le bien commun de l’association. Cela veut bien sûr dire accepter quelques contraintes, mais aussi éprouver la satisfaction de participer à ce que tout cela fonctionne pour le bonheur du plus grand nombre. »
  1. Conseils pour les adhérents :
    • Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux membres du club qui souhaitent s'impliquer davantage dans la vie du Club ou progresser dans leur discipline sportive ?
      • « S’engager dans la vie du Club n’est pas un travail à plein temps, les tâches sont réparties ; cela ne soit pas être considéré comme une contrainte insurmontable et ce n’est une contrainte insurmontable que pour ceux qui ne veulent pas s’impliquer. »
      • « Pour progresser dans sa discipline … de la régularité, de la constance et un peu d’effort dans l’entraînement. »
  1. Bilan personnel :
    • En regardant en arrière, quel est le principal enseignement que vous retireriez de votre parcours en tant que sportif et président du Club ?
    • Les temps ont changé, à quoi faut-il le plus s’adapter aujourd’hui par rapport à hier ? Es-tu optimiste ?
    • Quelle a été ta force pour relancer la dynamique du Club lors de « bas » ?
    • Quelques anecdotes ? Souvenirs heureux, forts …
    • « Le sport est une école de la vie. Il faut parfois surmonter des difficultés. L’épreuve sportive, marche ou course demande des efforts, ce n’est pas souvent une simple promenade de santé. Le sport, c’est apprendre à ne pas abandonner, à insister quand cela devient difficile et douloureux car après, on se sent toujours mieux et le courage et la force reviennent.  Avoir ce même comportement dans la vie de tous les jours permet de surmonter bien des difficultés.
    • Quant aux « bas » rencontrés, ils sont là pour être surmontés en s’adaptant à la situation. Je suis un éternel optimiste, il n’y a pas de problème sans solutions.
    • Aujourd’hui, nous sommes un peu sous les diktats de l’individualisme et cela n’est pas sans conséquence pour notre société et notre association. Comme pour toutes les tendances de notre histoire, on peut penser que cela va évoluer dans les années à venir, pour revenir à du plus collectif… Je ne suis pas pessimiste. Jamais. »